• Ce n'est pas avec mon jugement d'esthète
    Que je gommerai à jamais de ma mémoire
    Les talons hauts résonnant dans ma tête
    Et toutes mes idées que tu as fait naître noires

    C'est en cherchant profondément en moi
    Que j'eu trouvé en la terre de mes abysses
    Le courage de comprendre que ce n'est pas toi
    Qui m'a appris que cinq et cinq font dix

    C'est cette énergie qu'il me manquait
    Pour affronter les fantômes de ta disparition
    Un feu qui me permet de ne pas avoir de regret
    Quand je tue d'un trait l'auteur de l'abandon

    J'ai rendu à ta sacro-sainte foi, le malheureux espoir
    Qui fermement te tenaillait peut être depuis longtemps
    Celui que tu avais sûrement de nous revoir
    Et de nous aimé fortement soi-disant

    Je ne crois plus en cet amour ambigu
    Pas plus qu'a ta belle figure d'ange
    Tu croyais avoir tes fautes perdues
    Les apparences trompent et elles dérangent

    L'oublie n'est pas de ma langue, malin!
    Bien élevée dans le coton de tes mensonges
    Le pardon s'est trompé trop souvent de chemin
    Mon berceau n'est pas de tes cauchemars mais de mes songes


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  • Je suis l'ennemi de mon père
    La nuit hantant mon repère
    J'entendais les pas de sa blonde
    Montant les escalier de ma maison

    Mon père est mon ennemi
    Premier sur ma liste
    Je le tuerai de ma mémoire
    Et l'enterrerai à jamais

    Je suis la fille de cet homme
    Illustre inconnu
    A six ans je n'en avais plus
    Je suis la fille de cet imbécile

    Mon père n'existe plus
    D'affection je n'ai jamais eu
    Disparais de ma vie à jamais
    Tes insultes ne m'atteignent pas

    Je suis fière de moi
    Même si colère et tristesse se marient
    D'avoir enfin tiré une croix
    Sur ton visage maudit

                                         


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  • Allongée sur son balcon fleuri
    De chrysanthèmes noircies
    Elle regarde heureuse
    L'étoile radieuse

    La main sur son ventre
    Elle dévore cette antre
    De son regard provoquant
    Malgré ses yeux d'enfants

    Allongée sur le balcon fleuri
    De chrysanthèmes noircies
    La jeune fleur rose
    Prend la pose

    Les cheveux bruns brillant
    Sur le sol accueillant
    Le vent la mange
    Sa chevelure d'ange

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  • Je pique du nez comme
    Vers le gouffre du néant
    Je pique un somme
    Aux pieds des pleurs d'enfants
    Je pique une pomme
    Aux cimes de l'arbre innocent

    Je plonge mon âme
    Dans le sombre de l'existence
    Je plonge ma flamme
    Dans l'obscurantisme intense
    Je plonge dans l'infâme
    Sang impardonnable des défaillances

    J'abîme les branches
    Des généalogies inutiles
    J'abîme au pli de ma manche
    Les murs aux mots futiles
    J'abîme les cités blanches
    Parfaits Paradis puérils

    J'implore le pardon de qui veut
    Mes péchés sont lourds et injustes
    J'implore l'écoute de mes aveux
    Des meurtres des esprits trop justes
    J'implore à genoux révélant le feu
    Qui brûle déjà depuis des lustres.


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  • L'ANTECHRIST

      Les chants des chœurs résonnaient dans l'enceinte de l'église. Ces appels du ciel m'avaient attirés jusqu'ici. Je regardais les jeunes gens chanter et la belle jeune fille qui était en avant et qui enivrait la maison de Dieu de sa voix cristalline.
      Elle avait de longs cheveux noirs qui retombaient, frêles, sur ses jolies épaules. Elle n'était pas très grande mais du haut de son estrade elle dominait toute l'assistance, aidée par ses yeux d'un vert lumineux.
      Je m'étais avancé vers l'église et voilà qu'à présent je me trouvais dans le couloir qui séparait les deux rangés de bancs. Je fixais le fond de la nef gothique où se trouvait les chœurs ensorcelants et l'ange qui chantait encore et encore comme des incantations, les paroles glorifiant leur Dieu à tous...
      Je regardais autour de moi. Étaient présents dans la salle, personnes âgées en grand nombre, quelques trentenaires avec parfois des enfants ou des poussettes. Pas d'adolescents, pas de très jeunes personnes.. Avaient-ils perdus la foi? Non, ils étaient tous admirés chantant les louanges comme s'ils étaient eux-même des anges, voire même des Dieux et des Déesses.
      Vêtu de noir, comme à mon habitude, et compte tenu de mon âge, je ne me trouvais pas à ma place ici. J'avais plus l'air d'être un envoyé du Diable qu'un fidèle de Dieu.
      Mais je ne partais pas pour autant, les voix célestes m'avaient amenés jusque là, je ne renoncerai pas au son aigu et magique de la jeune demoiselle qui  poussait la chansonnette a cappella sous mon nez.
      Immobile au milieu de ce couloir, j'attendais la fin ou, me mêlant à la foule sortant, j'irais sans me faire remarquer dans l'autre sens afin d'avoir un espoir de l'aborder.
      Mon plan était naïf, celui d'un ado en quête d'amour et de relation intense que j'étais.
      La chorale acheva son dernier chant le soir tombant. Mes yeux plongeaient dans sa chevelure ébène lorsqu'elle se tourna. Elle semblait flotter dans son large uniforme blanc.
      Elle échangeait quelques mots avec des spectateurs admiratifs venus la féliciter pour sa prestation. Elle avait eu un bon effet puisque tous sortaient avec le sourire aux lèvres. Je me rendis compte alors, que je ne souriais pas. Mon visage semblait sans expression...
      Ma théorie se justifia lorsque je penchais ma tête au dessus de l'eau bénite. On aurait dit un pantin sans articulation incapable de sentiment...
      Lorsque je relevais la tête... Oh! Malheur! La maligne avait disparue et j'étais seul dans ce magnifique édifice.
      Tournant la tête en quête de l'ange aux cheveux sombres, je vis alors une porte se refermer lentement au fond de la nef. Je me précipitais et me retrouvais dehors. Là, je cherchais des yeux une silhouette blanche dissoute dans la pénombre.
      Mais mes yeux tombèrent des nues face à une créature magnifique vêtue de rouge et noir. Son visage était bien celui de mon ange mais son allure diabolique ne concordait pas avec les glorieux chants qu'elle entonnait quelques minutes auparavant. Une jumelle? Malgré moi, je cherchais encore la soyeuse robe blanche... Et je la vis, à l'arrière d'une voiture, jetée et froissée. C'était donc bien elle!
      La créature ténébreuse s'aperçue que j'étais là et s'approcha de moi. Je voulus lui demander comment était-ce possible... Mais elle posa son index sur mes lèvres pour me signifier de me taire, ses yeux verts plongeant dans les miens.
      J'eu le temps de l'examiner. Elle portait un petit short noir et des bas résilles qui allaient parfaitement avec ses petites bottes vernies rouge. Son débardeur en dentelle noire laissait entrevoir un large décolleté ainsi qu'au travers des mailles de ce filet où elle m'avait pris au piége, un merveilleux soutien-gorge de satin rouge.
      Elle retira son doigt de ma bouche et se retourna pour voir si personne ne guettait. Elle s'approcha alors de mon oreille et y glissa en chuchotant comme si c'était un secret:
     -"Le Bien et le Mal existent tous deux. Si je crois en Satan, alors je dois croire en Dieu."
      Voilà l'explication aussi simple soit-elle qu'elle me donna. Je trouvais son raisonnement logique et acquiesçais d'un mouvement de tête.
      Elle recula alors de deux ou trois pas, me regarda de haut en bas et courut en rigolant jusqu'au cimetière. Je ne pus m'empêcher de la suivre.
      La brume s'était installée sur les pierres tombales. On se serait cru dans un film d'angoisse. Pourtant, je n'avais pas peur.
      Elle jouait à cache-cache avec moi, ou bien avec les morts... Je ne pouvais savoir, je ne pouvais bouger.
      Ses mouvements étaient très rapides, son rire: étrange, et ses yeux étaient devenus entièrement noirs. Son teint pâle s'accentua encore plus... Cette fille était un démon!
      Une voix résonna dans mon crâne.
     -"Tu te demandes qui je suis, n'est-ce pas?"
      Et elle avait des pouvoirs en plus de cela! Mais qu'était devenu l'ange?
     -"je vais te le révéler... Mais pas sans condition!"
      Mon oreille toute ouïe attendait la requête...
     -"Tu devras me vendre ton âme et te résoudre à la damnation éternelle."
      Elle disait cela très calmement et à chaque fin de phrase son rire retentissait.
      Je me dis alors, qu'en en ayant vu autant, je pouvais difficilement faire marche arrière, et au fond, je n'avais pas vraiment le choix. Je pensais un "oui" très fort, qu'elle dûe entendre puisqu'elle apparut aussitôt face à moi.
      Elle pencha sa tête légèrement en avant, me regardant par en dessous et avança lentement dans ma direction avec la démarche d'un mannequin. Elle avait l'air de beaucoup s'amuser.
      Elle posa ses deux mains de démone sur mon torse et renifla ma chaire. Puis, elle recula, alla vers une tombe en silence, s'allongea sur le marbre blanc et dit doucement:
     -"Tu vois, les gens vivent des années sous l'aile de Dieu. Ils existent, mènent leur train de vie avec lui à leur côté. Mais lorsque leur heure arrive, ils retournent à la Terre, dans les bras de Satan. Le monde est gouverné par deux puissances égales: le Bien et le Mal, les Anges et les Démons."
      Je l'écoutais débiter ses évidences qui semblaient toutes droites sorties d'un roman fantastique. Moi-même j'étais passionné depuis des années par les histoires de créatures imaginaires, mais de là à y croire... Non. J'allais changer d'avis.
     -"Dieu et Lucifel ce sont aimés durant des années, des siècles, des millénaires... Tout deux eurent dans leurs jours heureux, l'idée de créer un être puissant, qui ferait régner la paix sur Terre. Cependant, les choses évoluant, Lucifel trouva sa voie en le Mal. Ange déchu, il fut condamné à vivre sous terre pour l'éternité dans les brûlantes vapeurs des Enfers prenant alors le nom de Lucifer. Son pouvoir aidant, il créa des centaines de créatures diaboliques différentes dont les plus célèbres sont: les loups-garous, les vampires, les lycans et autres diableries. Tandis que Dieu, fît naître grand nombre d'anges tous égaux, tous 'parfaits'."
      J'écoutais, attentif, ma conteuse, assis face à elle. Cette histoire était d'autant plus passionnante que je commençais à y adhérer...
     -"Le projet dont Dieu et Lucifel avaient eu l'idée, fut un jour réalisée, mais pas comme ils l'entendaient. Dieu osa créer un être pur, humain, sage et non-violent. Pendant que Lucifer s'acharnait à fabriquer la plus merveilleuse, la plus séduisante et la plus diabolique femme qu'on est vu depuis une éternité. La beauté ensorcelante rencontra, comme un fait exprès, la pureté, et naquit de cette union l'ANTECHRIST!"
      Elle avait prononcé ce dernier mot en criant. Elle était maintenant debout, les bras ouverts aux ténèbres comme si elle fut crucifiée à une croix invisible.
      Voilà donc ce qu'elle était... Le fruit du Bien et du Mal, l'enfant de Dieu et de Satan... Je comprenais à présent pourquoi elle était si angélique en la maison de Dieu et tellement diabolique entre les tombes de ce cimetière.
      La diablesse récupéra ses yeux vert, s'avança vers moi et réclama son cadeau comme une petite fille. Je rétorquais qu'une promesse était une promesse.
      Seul au monde, je n'avais absolument rien à perdre. J'avais vécu à l'instant l'évènement le plus époustouflant de toute ma vie et je venais de voir et d'apprendre des choses que personne n'aurait soupçonné.
      La nuit était déjà très avancée lorsque mon ange démoniaque avança son visage de Vierge Marie et son corps de serpent tentateur vers moi, lorsqu'elle posa ses douces lèvres empoisonnées sur les miennes et lorsque dans la pénombre, je perdis mon âme et en même temps la protection de Dieu. Mais je préférais davantage l'idée d'être sous son aile à elle!
      A la place de mon âme, il n'y avait désormais qu'un trou noir. Mes yeux ne voyaient plus les mêmes choses, et ma protectrice envoyait sans cesse son ombre me surveiller.
      C'est une nouvelle vie qui commençait pour moi. Une vie maudite, une vie de damné. Mais tellement plus palpitante, tellement plus excitante! Vivre dans la pénombre en compagnie des chauves-souris et côtoyer les créatures de l'ombre... Jamais plus je ne serais seul! J'avais vendu mon âme à la fille du Seigneur des Cieux et du Roi des Enfers... A ma Déesse à l'allure de petite fille. A dix sept ans j'avais creusé ma tombe et je m'en réjouissais.
      J'appris plus tard que cette jeune fille avait l'ambition de faire de moi son messager, son prophète.
      Mon devoir était d'annoncer à la population la venue de l'Antéchrist et dire par là que la fin du monde était proche et que le Christ ne reviendrait jamais, qu'ils avaient espéré en vain. Elle était avide de pouvoir. Elle avait décidé de nier Dieu dit "le père" afin de ne garder que son côté satanique.
      Lorsqu'elle marchait dans les rues les nuits de pleine Lune, elle prenait plaisir à inscrire sur chaque portes "666" comme une menace d'un chaos prochain.
      Pour elle, le Christ n'était qu'une affabulation, un homme comme un autre, qui s'était prit pour le fils de Dieu et son retour ne viendrait pas car cet homme là était bel et bien mort. Et elle, elle était vivante. Elle voulait être le nouveau Jésus Christ, en chaire et en os. Un Jésus Christ version Lucifer.
      Elle désirait plus que tout régner sur un monde de désolation, de peine, de larmes et de cris de douleurs... Un monde apocalyptique qu'elle aurait engendré elle-même.

    "[...] et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu, c'est celui de l'Antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde".(Apocalypse de Saint jean 4/3)


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