De toi à moi quand je te prends
C'est pas vraiment du rentre dedans

De tout à rien je perds ta mains
Quand tu me jete sans lendemain

Mais y'a rien à faire, je suis coriace
Je peux sortir de ma carapace

Et je préfère croquer ta chaire
Plutôt que mordre la poussière...

De toi à moi, que c'était bien
Une vie à deux,mais on faisait qu'un!

De vous à lui, ne dites rien jamais
De mes confidences que sans psy j'avouais

Mais y'a rien à faire mon gaillard
Je suis à ma place dans ton regard!

Et je préfère croquer ta chaire
Plutôt que mordre la poussière...

Je vole entre les minces étoiles
J'admire leur brillance sans voile
Que mes yeux aveugles deviennent
Il n'y a plus rien qui me convienne
Ici bas tout a pourrit
Décomposition d'un monde endormit
Métamorphose accomplie, rechrechée
Destruction enfin aboutie, programmée
Je m'évade entre les particules de l'air
Je sauvegarde les beautés dernières
La Terre ne tourne plus
L'avenir m'est inconnu
Mais je veux voir une ultime fois
La nuit, la Lune claire, comme autrefois
Mon âme aux milles feux
Est désormais polluée
Il ne me reste que mes yeux
Et le pouvoir de regarder
Cette déchéance trop triste
Le mal est entré en piste
Le clown est mort
L'homme a eu tort
La vie s'éteint
Le monde n'est rien
Qu'une bulle d'acide sulfuré
Toute prête à exploser...

Ce ne sont pas des mots doux qu'il me faut
Pas plus que des maux violents tout haut

Ce n'est pas un "je t'aime" qui sera un remède
Ce n'est pas ça que je veux, ni de quoi être raide

Je ne veux plus souffrir de ton absence
Je veux caresses, câlins, indépendance

Ce n'est pas de quoi monter l'échafaud
Ce n'est pas ça qui me fera croire en là haut.

Ce n'est pas toi ailleurs sur un nuage orageux
Et moi sous mon soleil menteur avec place pour deux

Ce n'est pas ça que je veux pour nous deux
Ce sont des roses au matin, des oiseaux badabeux

Qui chantent des louanges et balancent des plumes d'anges
Sur ton visage qui ne pleure plus, sur ta vie qui se range

Ce ne sont pas des mots doux qu'il te faut
Pas mes "je t'aime" bien trop flous, peut-être faux

Ce n'est sûrement pas mon incertitude à mourir
Et pas encore mes larmes de ne plus savoir sourire

Ce n'est peut-être même pas toi qu'il me faut
Ni moi la femme en qui tu dois croire pour de faux

Ce n'est peut-être qu'une image que j'aime
Il est possible que tu n'y crois pas toi même

Mais ce n'est pas ton silence qui va me décider
Pas la distance qui va m'encourager

Ce n'est pas moi qui me moque de l'amour
Pas ma vie mais ses contours

Moi, je suis pour...

Il faut que j'aille pleurer en silence
Doucement, poser ma tête sur l'oreiller
Et fragilement laisser les larmes couler
Il faut que je vide ma corne d'abondance.

Façon de dire, façon de faire, marche arrière
Moi toute seule, je me suis faite des films
Moi sans personne, j'imaginais une vie tranquille
Façon de croire, à tout, à rien, coeur de fer.

Il faut partir, s'enfuir, mais pas mourir
Ne plus aimer, trop s'attacher, ça fait mal
Quand l'autre à mal, qu'on y peu rien, sage animal
J'ai pas assez tourné le dos au mot "souffrir".

Manière de penser, d'aimer, d'offrir
Et ne plus jamais avouer la sensation
Celle qui tue, à petit feu, fait perdre la raison
"Folie", "Amour, "Toujours", c'est plus des choses à dire.

Sans tes mots,
Je tourne le dos
Sans ta voix,
Je perds l'émoi
Sans tes vers,
Je tombe par terre
Sans ta vie,
Qui je suis?

Sans mes mots,
Tu prends du repos
Sans ma voix,
Tu perds l'éffroi
Sans mes vers,
L'ennui se terre
Sans ma vie,
Qu'est-ce que t'en dis?